Balance ton sport!

A l’approche du 8 mars, Journée Internationale des Droits des Femmes, nous nous sommes questionnées avec Charline Van Snick sur nos droits en tant que sportives de haut niveau.
Ecrit par Lola Mansour

✍️Co-écrit avec Charline Van Snick

Dès le lendemain, Charline lançait un appel sur ses réseaux sociaux et nous avons été submergées de témoignages dénonçant des comportements sexistes dans le Sport : des remarques banalisées aux cas d’abus extrêmes.

Très vite, nous avons formé un groupe de réflexion à plusieurs (professionnelles et amatrices) afin d’échanger à propos de nos expériences respectives. Les langues se sont déliées, les souvenirs ont émergé. Tout ce qu’on a dû encaisser : le dénigrement, les humiliations, le chantage, les insultes, les violences sexistes… en tant que témoins, victimes (directes ou collatérales). Chacune enchaînait : « oui, j’ai vécu ça aussi ! ». 

La réalité du terrain, aujourd’hui, bâillonne la prise de parole : trop de pression, peur d’être privée de sélections, aucune alternative, manque de recul pour une « prise de conscience », emprise des entraîneurs, manque de soutien des instances officielles etc.
C’est l’image de l’excellence et de la performance à tout prix… Mais une médaille a toujours son revers!

Le constat alarmant ne nous permettait plus d’abandonner nos indignations dans le vestiaire. Nous avons agi rapidement pour diffuser une vidéo « Balance ton Sport », illustrant le quotidien de ces sportives, de ces femmes. 

Et, pour la première fois, ce fut l’occasion de mobiliser les athlètes de nombreuses disciplines, unies et solidaires, les unes pour les autres, prêtes à défendre leurs droits fondamentaux. Car il ne suffit pas de « libérer la parole », de les entendre, il faut les écouter !
Combien de vies gâchées et de carrières détruites passées sous silence ? Nous avons suffisamment sondé, étudié, analysé, expliqué : les discriminations, les invisibilisations, les harcèlements, les violences… Assez de statistiques, de constats, rien ne change vraiment. Qu’attendons-nous pour agir?

Nous espérons, par cette action, sensibiliser l’opinion publique mais surtout inciter les autorités responsables à mettre en place des mesures concrètes et efficaces pour combattre toutes ces inégalités.


#BalanceTonSport

Et toi ?

Quelle est ta note sur 20? Moi j’ai 16/20, la grande distinction! 🤓

  • On t’a traitée de « garçon manqué »
  •  «  Tu es forte ‘pour une fille’ ! »
  • « Si tu vas au sport, qui va s’occuper des enfants ? »
  •  « Tu fais un sport d’homme! »
  • Durant ta jeunesse, tes seules idoles sportives étaient des hommes
  • Tu évites de courir seule ou tu sélectionnes tes horaires/intinéraires pour ta sécurité
  • Dans un contexte sportif, on a commenté ton apparence : belle, mignonne, jolie, moche, grosse, gros seins, brunette…
  • On a déjà questionné ta « féminité »
  • Tu as déjà entendu des commentaires sexistes/homophobes durant ta pratique sportive (on n’est pas des mauviettes/tapettes/fillettes/pédés, tu frappes « comme une fille »,…)
  • Tu galères pour trouver des vêtements de ville à ta taille ou tu as déjà déchiré un habit (veste, tenue de soirée…) 
  • On t’a souvent fait remarquer tes « gros bras », « quadriceps », « épaules », « pectoraux »…
  • Tes sponsors potentiels préfèrent les poses « sexy » et souriantes aux images conquérantes
  • Tes équipements nationaux proviennent du stock masculin
  • Ton compagnon/Ta famille t’ont reprochée de ne pas remplir tes « devoirs conjugaux » ou « familiaux » (les courses, le nettoyage, s’occuper des petits frères/sœurs…)
  • Sous prétexte du sport, un entraîneur ou coéquipier s’est souvent permis de toucher tes fesses, ta poitrine…
  • Un entraîneur/dirigeant sportif a déjà fait des avances (voire plus) à toi ou à une coéquipière alors que vous étiez mineures
  • Un coach s’est déjà permis de faire des commentaires déplacés sur ton “cycle menstruel”, des remarques sur ta vie sexuelle ou la manière dont tu dois gérer ta vie privée
  • Les instances responsables de ton sport ont déjà étouffé un ou plusieurs cas d’abus (sexuels ou moraux)
  • Tu as ( hésité à) renoncé à ta carrière car tu étais épuisée par la mentalité de ton entourage sportif ou à cause de pressions familiales/conjugales
  • Pour le même travail, tu as moins de ressources financières ou d’opportunités professionnelles que ton collègue masculin.

MERCI à Anna, Minh Lan, Andrea, Anne D., Chloé, Fanny, Albert, Tefta, Candy, Anne, Lewis, Marianne, Sylvie, Bastien, Jessica et à toutes les personnes qui ont témoigné !

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Jacques de Meulenaer
Jacques de Meulenaer
2 années il y a

On s’en balance..quelque-chose échappé à ces sportives est la force qu’elles n’auront jamais et qui fait le sport professionnel. Crier et pleurer ne va rien y changer.

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